🌮 Tu veux faire quoi quand tu seras plus grand(e) ? 😱

1. Suivre les conflits dans le monde

J’ai découvert cet outil de suivi des conflits mondiaux qui permet de rester informé des crises en cours à travers le monde. Développé par l’ONG International Crisis Group, CrisisWatch est un observatoire mensuel qui suit plus de 70 conflits dans le monde. Comme j’aime bien les cartes 🙂, je vous le partage !

Je trouve que c’est un moyen efficace et visuel de repérer rapidement les conflits. En cliquant sur un pays, on accède à une mise à jour de la situation, ce qui permet d’accéder à une analyse synthétique actualisée.

Au-delà de la carte interactive, CrisisWatch publie chaque mois un rapport global. Je le trouve très utile car il permet de prendre du recul et de mettre en perspective le traitement médiatique des conflits, souvent très inégal. Alors que certains conflits comme celui en Ukraine reçoivent une large couverture, d’autres, comme la situation en RDC ou au Soudan du Sud, sont quasi absents des médias généralistes.

Le rapport d’avril 2025, par exemple, alerte sur une recrudescence des violences dans plusieurs régions :

• Le conflit israélo-palestinien s’est intensifié avec des frappes israéliennes meurtrières sur Gaza.

• Au Yémen, les frappes américaines contre les Houthis risquent d’installer un cycle d’escalade prolongé.

• Au Soudan du Sud, des combats entre l’armée et une milice liée à l’opposition font craindre un retour à la guerre.

• Les tensions s’aggravent aussi entre l’Éthiopie et l’Érythrée, tandis qu’en RDC, les rebelles du M23 progressent, augmentant le risque de débordement vers le Burundi.

Globalement, le climat reste instable, et les perspectives de désescalade sont rares 😔.

Ma seule réserve concerne la nature du financement de l’outil. En effet, l’International Crisis Group est soutenu par une diversité d’acteurs (gouvernements, fondations, entreprises), ce qui peut impliquer des intérêts divergents. Cela ne remet pas en cause la qualité du travail fourni, mais à mon sens, cela mérite une lecture attentive, avec un minimum d’esprit critique.

🗣️Apprentissage: S’informer est un choix actif : celui de ne pas se contenter de ce que les algorithmes ou les grands médias mettent en avant. Avec les bons outils, on peut se réapproprier une information géopolitique souvent perçue comme réservée aux experts.

2. Tu veux faire quoi quand tu seras grand(e) ?

En début d’année, j’ai regardé ce TED Talk: 

Je me suis tout de suite reconnue dans ce que disait l’intervenante, au point de commander son livre dans la foulée :

Cette lecture a été une vraie claque. Une révélation. Un game changer. Appelez ça comme vous voulez !

Depuis toute petite, je m’intéresse à mille choses. D’ailleurs, j’ai tenté de dessiner une mind map de tous mes centres d’intérêt… la feuille était trop petite 😅

En ce moment, j’ai plusieurs projets sur le feu et je suis à peu près sûre que j’en oublie :

• Chercher de nouvelles dates de concerts avec mon groupe de musique

• Continuer Taquito (2 éditions par mois) et explorer des moyens pour la développer

• Rédiger Snowball Lego (2 éditions par mois aussi)

• Continuer à faire des collages

• Continuer à m’investir dans l’asso de la crèche (je suis membre du bureau)

• Perfectionner ma technique de pizzas maison (j’ai acheté un pétrin il y a 3 mois et depuis j’expérimente 🍕)

• Lancer la rénovation de ma maison achetée fin 2024 (mais d’abord, survivre à Ma Prime Rénov!)

J’ai compté : ça fait 7 projets en parallèle 🤣. Je précise que j’ai un travail et une famille. Autrement dit : 2 projets à temps plein, minimum.

Avant de lire ce livre, une telle liste m’aurait donné le vertige. J’aurais eu ce genre de pensées :

“Tu fais trop de trucs, tu ne sais pas choisir. Tu papillonnes. Tu ne vas jamais au bout. Tu ne seras jamais experte en rien. Les gens vont te juger.”

Des pensée négatives et frustrantes qui plombent.

Mais dans How to Be Everything, Emilie Wapnick explique le mot : multipotentiel.

Et là, tout s’est éclairé 💡.

Elle explique que les multipotentialistes ont 5 super-pouvoirs :

Cette phrase m’a particulièrement marquée :

L’idée, ce n’est pas de choisir un job et de s’y accrocher coûte que coûte.
C’est de construire une vie qui nous ressemble. Une vie qui nourrit nos envies, nos valeurs, notre rythme. Pas une fiche de poste.

Emilie Wapnick décrit 4 grands profils de multipotentialistes :

1. 🧡 Le Groupe Hug

   • Plusieurs projets au sein d’une même structure ou d’un même domaine

   • Besoin de diversité, mais avec un cadre stable

   • Ex : un studio créatif qui regroupe plusieurs disciplines (écriture, design, musique, etc.)

2. ⚡ Le Slash

   • Plusieurs métiers ou activités menés en parallèle

   • Jongler entre plusieurs identités pro : ex. prof / illustratrice / chef à domicile

   • L’énergie vient du changement constant et de la variété au quotidien

3. 💡 L’Einstein

   • Un job principal stable qui sécurise les finances

   • Les passions sont explorées à côté, pour le plaisir, sans pression

   • Idéal pour ceux qui aime la routine d’un métier "sûr" mais que le cerveau a besoin de stimulations ailleurs

4. 🔥 Le Phœnix

   • Fonctionne par cycles : focus intense sur un domaine, puis pivot complet

   • Besoin de renouveau, d’évolution, de transformation régulière

   • Changer n’est pas une fuite, c’est une façon de vivre pleinement

Chacun son mode de fonctionnement. Chacun ses besoins : sécurité, liberté, sens, variété, indépendance… Personnellement, je me retrouve dans le groupe Einstein. J’ai besoin de cette stabilité financière pour m’épanouir dans mes projets. Ça ne veut pas dire que je serai toujours dans cette catégorie, je sens que le Slash me pend au nez, mais pour l’instant c’est celui qui me représente le mieux.

Le livre donne des exemples concrets et des outils pour mettre en pratique les concepts théoriques.

Cette lecture m’a aidée à y voir plus clair, notamment parce qu’il casse des croyances qu’on traîne parfois depuis l’école :

Qu’il faut choisir un “vrai métier”.
Qu’on ne peut pas tout faire.
Que changer d’avis, c’est un échec.
Que la spécialisation, c’est la seule voie possible. BLABLABLA

Et pourtant : il n’y a rien de mal à ne pas vouloir devenir experte dans un seul domaine. On a le droit de suivre ses élans, de bifurquer, d’explorer.
On peut aimer quelque chose à fond… puis passer à autre chose. C’est OK. Et mieux encore : ça peut être une force💪.

🎯Objectif : Relire régulièrement certains passages du livre, notamment ceux avec les outils pour clarifier mes besoins (financiers, de variété, de sens) ou pour imaginer ma journée idéale.

3.  Destination inconnue : sold out en 4 minutes !

Je voulais vous parler d’un coup marketing rondement mené.

Le mois dernier, ✈️ SAS Airlines a lancé une offre réservée à ses membres du programme fidélité : des billets d’avion vendus uniquement en points… pour une destination tenue secrète.
Oui, vous avez bien lu : ils ont réservé un vol sans savoir où ils allaient.

Et les billets sont partis en 4 minutes chrono ⏱️.
Ils avaient déjà tenté l’expérience l’année dernière, et rebelote cette année !

J’ai une théorie sur cet engouement pour les surprises : on vit dans un monde saturé de certitudes, de plans millimétrés et de recommandations algorithmiques, alors une surprise bien ficelée devient un petit frisson irrésistible. Un peu comme les colis “perdus” vendus au poids. Ce genre d’opération joue sur la curiosité, le goût de l’aventure, et un FOMO (Fear Of Missing Out) parfaitement dosé.

Mais là où c’est particulièrement malin, c’est que cette offre était réservée aux membres du programme de fidélité EuroBonus. SAS renforce donc la valeur perçue du programme, tout en créant un effet de rareté et d’appartenance. Elle récompense les fidèles tout en recrutant de nouveaux profils. Le message est clair : si tu veux vivre les meilleures expériences, il faut faire partie du club.

Résultat, on ne vend plus un billet d’avion. On vend une histoire à vivre. Le fameux : storytelling. Et ça, c’est exactement ce que recherchent les consommateurs aujourd’hui : ils ne veulent plus simplement acheter un produit ou un service, ils veulent vivre des moments, collectionner des expériences, des aventures collectives, et surtout, pouvoir les raconter.

À quand les dîners mystères livrés par Deliveroo ou les soirées surprises signées Netflix 😂?

🗣️Apprentissage: dans un monde d’options infinies, c’est le mystère qui crée la magie ! Et pour la petite anecdote : ils ont atterri à Séville 💃.

4. Le meilleur des mondes

Je suis tombée sur un extrait du Meilleur des Mondes, le roman d’Aldous Huxley publié en 1932. Je ne l’ai pas encore lu, mais ce passage m’a donné envie de l’ajouter à ma liste de lectures (déjà bien fournie)!
Je l’ai même collé dans mon carnet avec un peu de gouache 🎨.

Huxley dépeint une société où le progrès technologique n’émancipe pas, mais sert à contrôler les individus sous couvert de bonheur et de confort.

Il y anticipe des dérives qu’on retrouve aujourd’hui : la manipulation génétique (remember la dernière édition de Taquito ?), la perte de pensée critique (ça m’évoque les fake news, les chaines d’infos instantanées CNEWS, BFM TV, etc.), ou encore la dépendance au plaisir immédiat (la dopamine à la demande, la consommation compulsive, le scroll infini…).

🗣️Apprentissage: 💡 Fun fact, Huxley n’avait jamais mis les pieds aux États-Unis quand il a écrit Le Meilleur des Mondes… et pourtant, il y critique déjà à fond la société de consommation. Après y avoir voyagé, il dira même qu’il avait été trop optimiste dans son roman.

5. La nuance est-elle en voie d’extinction ?

Je voulais partager avec vous une réflexion qui me trotte dans la tête depuis samedi dernier. J’étais à un apéro, et la discussion tournait autour de l’intelligence artificielle. Tout le monde avait un avis immédiat et tranché, du genre : “C’est génial, tu gagnes un temps fou” ou “C’est tout pourri, ça nous rend débiles.” Vous voyez le tableau. Quand on m’a demandé ce que j’en pensais, j’ai répondu que je ne savais pas trop. Que j’y voyais du pour et du contre. J’ai essayé d’expliquer, d’argumenter… mais j’étais nuancée. Je me suis rendue compte que le doute, la prudence, la complexité, tout ce qui ralentit la conversation est mal vu. En gros, j’étais la rabat-joie qui freine le débat.

Ça m’a fait penser à cet article de Psychology Today que j’avais lu quelques jours auparavant qui explique qu’à force d’interagir avec des IA qui ont toujours une réponse, fluide et confiante, on oublie peu à peu que le “je ne sais pas” a longtemps été le point de départ de toute réflexion.

Sur les réseaux, il faut choisir un camp. Aimer ou détester. Défendre ou condamner. Et le plus vite possible, parce qu’Internet n’attend pas. Admettre qu’on hésite, qu’on voit plusieurs aspects, qu’on doute ? C’est trop long.

Selon l’article, ce climat favorise une société polarisée. On ne débat plus, on s’affronte. On ne cherche plus à comprendre, mais à avoir raison. Or, la nuance naît justement dans ces espaces intermédiaires, ces zones de frottement, où 2 idées peuvent cohabiter sans forcément s’annuler.

Oui, je sais, ça sonne un peu “c’était mieux avant… gnagnagna” 👵, mais j’ai le sentiment qu’on affirme de plus en plus de choses de façon catégorique… alors qu’au fond, on ne sait pas grand-chose.

Par exemple ChatGPT. Elle a toujours une réponse (oui, j’ai décidé que c’était une femme). Même quand elle ne sait pas, elle débite des énormités avec un aplomb déconcertant ! Elle incarne cette époque où l’on préfère une erreur affirmée qu’un doute sincère.

Socrate pensait que la sagesse commençait par la reconnaissance de son ignorance. Mais que se passe-t-il dans un monde où l’on n’a plus jamais besoin d’admettre qu’on ne sait pas ? Où l’on délègue l’incertitude à des machines conçues pour avoir l’air d’avoir raison, même quand ce n’est pas le cas ?

Etre réfléchi, ce n’est pas avoir toutes les réponses. C’est savoir dire : “Je ne sais pas… mais je suis curieux et j’ai envie de comprendre.”

Et si vous êtes curieux, c’est sûrement pour ça que vous lisez Taquito, non ?